TATA
24 mars 2018
Tata sénégalais de Chasselay, Nécropole nationale
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Pays : France
Département : Rhône
Ville : Chasselay
Nombre de personnes : 196
Mise en service : 1942
Coordonnées 45° 52° 56° Nord 4° 45° 17° Est
Le tata de Chasselay, officiellement nécropole nationale de Chasselay, est une nécropole militaire située à Chasselay dans le Rhône, où sont enterrés 194 tirailleurs originaires de différents pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi que deux légionnaires, tous massacrés par la division de SS allemande Totenkopf (« tête de mort ») en juin 1940. Cette nécropole a été construite selon le style d’architecture de l’Afrique de l’Ouest, où tata signifie « enceinte de terre sacrée » en wolof, dans laquelle on enterre les guerriers morts au combat.
source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tata_sénégalais_de_Chasselay
J’empreinte cette route, entre Chasselay et les Chères, depuis des années. Ce lieu m’a toujours fasciné. Dressé au milieu de maraîchers et de champs de blé, ce Tata avec ces 4 tours piquantes d’un rouge sang contraste avec la paisible et inoffensive campagne.
Qui peut s’imaginer les drames, les massacres commis en ces lieux en passant devant ?
Qui peut deviner que derrière ces murs, 196 corps reposent, morts pour la France ?
Qui peut savoir que c’est un régiment de tirailleurs Sénégalais qui a été ici massacré en 1940 par une division allemande de la Wehrmacht par pure racisme et haine des noirs ?
Sous nos pieds les charniers, cette question du paysage paisible confronté avec l’histoire des lieux hante cette série. Parce que le lieu, le paysage ne raconte rien, à lui seul, de son Histoire, parce que sans la parole et l’écrit, pas de transmission possible de ce qui s’est passé, cette série tente de le tracer, archiver et montrer notre amnésie. Je voulais un dispositif imposant, frontal, où tous les noms seraient visibles d’un seul regard,
où la répétition systématique du même motif (cette tombe au sommet arrondi) provoquerait le regard.
J’ai pris le temps, sur plusieurs années de prises de vue, à différentes heures de la journée, à différentes saisons, sous la pluie et le soleil, pour retranscrire ce temps qui efface, cette lumière qui modifie nos sens, vient altérer la matière de ces souvenirs.
A leur mémoire.
GB
Senegalese Tata in Chasselay, officially the National necropolis in Chasselay, is a military necropolis, situated in Chasselay, in the department of Rhône, where 194 infantrymen from different West African countries are buried, as well as two legionnaires, as all of them were killed in June, year 1940 by the SS division named Totenkopf (in translation from German language, it means a « skull ») of Nazi Germany. This necropolis was built in
resemblance of the architectural style dominant in West Africa, where tata means «fenced holy land» of wolof, in which soldiers, who died in battle, are buried.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tata_sénégalais_de_Chasselay
I have been passing across this road, between Chasselay and Chères, for years. This place has always attracted me. This Tata with 4 sharp towers, rising among swamps and wheat fields, is like a lighthouse in the tranquil and immaculate quiet field.
Passing from here, who can imagine what dramas and murders happened at this place?
Who can suggest, that behind these walls, 196 bodies of people, who have died for France, rest in peace?
Who knows, that one regiment of Senegalese infantrymen was massacred here in year 1940 by the German SS division out of pure racism and hatred against blacks?
We walk past graveyards and this issue of quiet landscape, compared with the history of the place, is the main topic of this serial. It is so, because the place and the landscape do not speak of anything alone, about their History and whereas without recounted and written facts, there can be no handing-down
of the past. This serial tries to expose it to view, to memorize it and show our amnesia. My goal was the doing of an impressive, frontal painting, in which all names would be visible at a glance, where the systemic repetition of one and the same motive (this cemetery with a rounded top) would attract your attention.
I was not in a hurry, but slowly, in the course of one year, I took photos from different angles, at different hours of the day, during different seasons, in rain and sunshine, in order to present this period, which fades away, this light which changes our sensations, that harm the matter of these memories.
In their memory.