Je suis le récit, où je colle aux images ? Je façonne selon mes croyances, où je laisse faire le hasard des regards? J'ai des mots qui résonnent, des récits, des histoires de famille, des croisements incertains, je vois partout des fragments improbables, pourquoi je n'ai jamais vu sa maison d'enfance ? Pourquoi il ne m'a jamais parlé de son père ? Pourquoi Logonna-Quimerch ? Pourquoi cette tombe d'enfant, est-ce Jeanne ? Je cherche un lieux qui n'existe plus, une terre à cultiver oubliée, comme un désert effacé. Je croise des champs, des rivières, des abeilles, un aber, une ferme, des pommiers, une ligne haute tension, des murs qui tombent, des ruines, des souvenirs inventés, des mythes mûrs, comme un oubli, comme si cette trace n'était plus mon ombre mais un chant oublié. Je fredonne un air entrainant, une noce endiablée, une gwerz sans fin, ici j'ai marché, ici ils ont marchés, ici il s'est reposé, ici elle a brûlée, ici le feu à tout emporté, ici nous nous sommes perdus, ici tout est poésie, flammes et récit.